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La mesure de l'intelligence
1 février 2017

Intelligence animale, d'autres manifestations !

      Précedemment, nous avons évoqué la principale manifestation de l'intelligence chez les animaux, c'est-à-dire, le language ! Mais les animaux possèdent d'autres capacités qui prouvent la présence d'une intelligence animale. Les voici :

     - La mémoire:

Pour évaluer cette capacité, des expériences ont été publiées par Herbert Terrace en 1993 afin de comparer les capacités mnésiques des pigeons et des singes.

Il a mis au point des protocoles expérimentaux similaires pour les deux espèces afin de pouvoir par la suite dresser une comparaison : singes et pigeons devaient mémoriser une séquence de cinq items de formes et de couleurs différentes.

Il est apparu que le singe présentait de meilleures capacités de mémorisation que le pigeon. Terrace explique cela par le fait qu’un singe se représente la liste à mémoriser de façon linéaire. Après mémorisation de la séquence il doit retrouver les symboles à présent dans le désordre, il se voit donc obligé de se déplacer en considérant en ligne un item après chaque item, jusqu’à ce qu’il localise les bons items.

Le pigeon quant à lui, se baserait pour mémoriser sa liste sur le visuel du premier et du dernier item donné.

L’exploitation de ces résultats met en évidence que pour effectuer une mémorisation, singes et pigeons forment dans leur esprit une représentation visuelle.

De son côté, Tetsuro Matsuzawa, primatologue japonais, a étudié les capacités d'un chimpanzé, baptisé Ayumu, à reproduire une séquence de chiffres après ne les avoir vus qu'une fraction de seconde. Un groupe d'étudiants fut ensuite soumis au même test, et il apparut qu'avec six mois d'entraînement, ceux-ci étaient moins rapides que le singe. Matsuzawa observe qu'Ayumu réussit à reproduire la séquence dans 80 % des cas, tandis que les étudiants n'y parviennent que dans 40 % des cas. Les singes auraient donc des capacités mnésiques comparables à celles de l'Homme et peut-être même supérieures. Qui sait ?

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Alex Kacelnik, comportementaliste à l’université d’Oxford, a mis en évidence chez le geai buissonnier une capacité de mémoire épisodique, la capacité de se souvenir d'un objet dans un moment donné et à un endroit précis, équivalente à l’Homme. En effet il semble pouvoir se rappeler la nature des aliments qu’il cache et déterminer à quel moment il doit les récupérer pour éviter qu’ils ne pourrissent.

    - La catégorisation:

La catégorisation est la capacité d’effectuer des regroupements dans une même classe.

Cela exige la capacité de rejeter une classe en la reconnaissant comme discriminable d’une autre classe ainsi que la capacité de mettre au point des relations de ressemblances ou de différences pour chaque stimuli.

Richard Herrnstein a publié en 1979 des expériences mettant en évidence le regroupement en classe des pigeons.

Sur  80 diapositives, 40 diapositives contenaient des arbres ; les pigeons devaient arriver à faire la différence entre les diapositives contenant des arbres et celles ne contenant pas d’arbres.

Lorsque le pigeon donne une bonne réponse, en donnant un coup de bec sous la diapositive contenant l’arbre, il reçoit une récompense. En effet, la nourriture constitue un stimulus positif.

En revanche, lorsqu’il se trompe, le pigeon ne reçoit aucun stimulus.

A la suite de plusieurs séances, les pigeons dans leur majorité ont réussi à faire la différence entre les deux sous ensembles d’objets.

Les scientifiques menant l’expérience en ont donc conclu que les pigeons, après entraînement, ont réussi à extraire le concept d’ "arbre" puisqu’ils ont été capables de l’appliquer à des espèces d’arbres inconnues jusqu’alors.

De plus, les pigeons sont aussi capables de reconnaître des concepts d’objets ne figurant pas dans leur environnement immédiat. Des expériences semblables montrent que les pigeons sont capables de reconnaître des poissons dans des scènes aquatiques.

Les animaux seraient donc capables de réaliser des regroupements, et donc de catégoriser ce qu'ils voient.

   - La permanence de l'objet:

Les cognitions humaine et animale concernant la permanence de l’objet peuvent être mises en lien. La permanence de l’objet est le fait qu’un objet soit une entité fixe et permanente  Chez l’être humain, cette acquisition s’effectue en six stades entre la naissance et les deux ans d’un enfant.

Plusieurs espèces animales ont été testées sur la permanence de l’objet: il apparaît que la permanence de l’objet chez le singe se déroule de manière similaire à l’enfant humain.

En effet, vers six mois, un enfant acquiert la permanence de l’objet, il se situe alors au troisième stade. Au cours des stades suivants, l’enfant est capable de se figurer les déplacements d’objets lorsque ceux-ci sont dissimulés ainsi que de reconstituer mentalement les déplacements cachés effectués.

Le chercheur Wood a montré que les chimpanzés franchissent avec succès tous les stades et atteignent même plus rapidement le stade final que les enfants humains.

Cette découverte explique le fait que les singes se déplacent en autonomie de manière plus précoce que les humains.

    - L'utilisation d'outils:

L’utilisation d’outils est une manifestation de l’intelligence. C’est un schéma résultant des mécanismes d’imprégnation et d’imitation. Certains biologistes n’arrivent pas à considérer l’utilisation d’outils comme étant une forme d’intelligence. D’autres avancent que l’utilisation d’outils est certes un apprentissage ; mais qu’elle amène par la suite l’animal à faire preuve d’innovation.

Par exemple, les corbeaux et les chimpanzés de Nouvelle-Calédonie, pour dénicher des insectes afin de se nourrir, arrivent à adapter des brindilles à un trou d’arbre pour pouvoir les insérer.

corbeau

De plus, les corneilles sont capables d’un très fort degré d’innovation, elles arrivent à leurrer des poissons en déposant un morceau de pain à la surface de l’eau dans le but de les attirer.

   - La capacité d'imitation:

Certains scientifiques estiment que les capacités d’imitation de certains animaux constituent une forme d’intelligence. En effet, Louis Herman, psychologue cognitif, pense que les dauphins sont capables de former une image mentale lorsqu’ils reproduisent une pose de leur dresseur.

Depuis la fin des années 1960, Herman étudie les dauphins. Pour communiquer avec eux, il a développé, avec son équipe, un langage codé transmis par le bras et la main des entraîneurs. À des mots de vocabulaire tels que « panier » ou « ballon » se sont ajoutés des termes abstraits qui font référence à une connaissance grammaticale de base : « gauche », « droite », « à l'intérieur », ...

Au-delà de l'habileté des dauphins à répondre aux demandes des entraîneurs, Herman a démontré que ces animaux pouvaient créer des mouvements qui n'avaient pas fait l'objet d'un entraînement. Au cours d'une expérience, des mots comme « planche de surf », « nageoire dorsale », « toucher » sont transmis à l'un des dauphins d’Herman. Au signal, l'animal nage vers la planche, se tourne sur le côté et le touche de sa nageoire dorsale – une réponse qu'on ne lui avait jamais enseignée. À la suite de cette observation, le chercheur et son équipe ont conçu un signe pour demander aux dauphins d'inventer un mouvement de leur choix.

 

D'après toutes ces expériences, on peut clairement affirmer l'existence d'une intelligence animale, parfois meilleure que celle de l'Homme ? A vous d'en juger ....

 

 

 

 

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